Attitudes des femmes chinoises à l’égard de la sexualité et du contrôle des naissances

Résumé

PIP: Une petite enquête a été menée dans la région de Vancouver par les auteurs pour déterminer certaines des croyances et attitudes actuelles des femmes chinoises à l’égard du contrôle des naissances et de la sexualité. 10 femmes chinoises âgées de 16 à 72 ans ont été interrogées. Les croyances traditionnelles en la piété filiale et dans les concepts de Yin (force féminine négative) et de Yang (force masculine positive) étaient souscrites par les femmes les plus âgées qui percevaient également un manque d’équité dans le double standard permettant la promiscuité masculine tout en interdisant la liberté sexuelle féminine. Les femmes âgées estimaient également que l’équilibre du Yin et du Yang favoriserait la satisfaction sexuelle et la bonne santé (l’homosexualité représentait un déséquilibre et était donc malsaine). Seule une femme avait reçu une éducation sexuelle à la maison car la plupart des sujets liés au sexe étaient considérés comme tabous. Les femmes nées au Canada avaient été éduquées à l’école sur le sexe et estimaient que cette expérience les rendait plus responsables en matière sexuelle. Les femmes les plus âgées ont respecté des règles strictes sur le comportement pendant la menstruation: pas de brossage des cheveux, de consommation d’aliments chauds ou de rapports sexuels; elles considéraient également la masturbation comme acceptable chez les femmes car leur Yin est une ressource renouvelable. La masturbation chez les hommes était mal vue car elle entraînerait un épuisement du Yang et pourrait provoquer une infertilité. Les femmes nées au Canada considéraient la masturbation comme un acte sexuel normal. La contraception était considérée comme négative par les femmes de la 1re génération, tandis que les femmes plus jeunes considéraient la planification familiale comme une amélioration de leur vie. Le coït avant le mariage était considéré comme acceptable et pendant le mariage et la grossesse comme agréable par les jeunes femmes; les aînés estimaient que les rapports sexuels avant le mariage entraînaient une perte de prestige, tandis que le coït conjugal était considéré comme un devoir et que les rapports sexuels pendant et après la grossesse étaient dangereux pour l’enfant à naître et la mère. La facilité avec laquelle ces femmes ont géré le conflit d’adhésion à leur culture tout en s’assimilant à un nouvel environnement a été influencée par l’âge, la capacité linguistique, l’éducation, la durée du séjour au Canada et le statut générationnel. Il est possible qu’en raison de la nature délicate des questions et du temps d’entrevue limité, ces femmes n’aient pas entièrement révélé leurs sentiments. Les infirmières doivent comprendre et être sensibles aux différences culturelles dans les attitudes et se forcer à voir chaque domaine de préoccupation du point de vue du client. En traitant avec des femmes chinoises, une infirmière, de préférence une femme qui parle chinois, est plus acceptée.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.