Comte de l’Écurie
Le poste apparaît pour la première fois au 4ème siècle sous le nom de tribunus stabuli (“tribun de l’écurie”), initialement responsable de la levée des chevaux des provinces. Selon Ammien Marcellin, les titulaires du poste étaient égaux aux tribuns des régiments de garde Scholae Palatinae. Dans la Notitia Dignitatum, ils sont répertoriés comme les praepositi gregum et stabulorum sous le comes rerum privatarum. Au début du Ve siècle, comme l’atteste le Codex Theodosianus, ils furent élevés au rang de comites avec le rang de vir clarissimus, mais le titre plus ancien de tribun resta en usage parallèle pendant un certain temps (cf. Morue. Théod., 6.13.1).
Huit titulaires de l’office sont connus depuis le 4ème siècle, dont l’empereur Valens (r. 364-378) et ses beaux-frères Cérealis et Constantinianus. De toute évidence, le poste était étroitement associé à la famille impériale, comme l’affirma encore Stilicho à l’occasion de son mariage avec la nièce adoptive de l’empereur Théodose Ier (r. 378-395), Serena. Cependant, les détenteurs sont rarement mentionnés par la suite. Le distingué général Flavius Aetius a occupé le poste en 451, et au 6ème siècle, la variante “Comte des Palefreniers impériaux” a été conférée à des généraux de premier plan tels que Bélisaire et Constantinianus, tandis que Baduarius, un parent de l’empereur Justin II (r. 565-578), est enregistré par le chroniqueur du 9ème siècle Théophane le Confesseur pour avoir occupé le poste de “Comte des Écuries Impériales”. L’office réapparaît dans les sources dans les années 820, lorsque le “prōtospatharios et komēs tou basilikou hippostasiou” Damian mène une expédition infructueuse contre les Sarrasins en Crète.
Le bureau byzantin du komēs tou staulou est surtout connu aux IXe et xe siècles, lorsqu’il a été classé comme appartenant au groupe de fonctionnaires militaires connus sous le nom de stratarchai. Avec le Logothète des Troupeaux (logothetēs tōn agelōn), il était responsable des chevaux impériaux dans la capitale, Constantinople, et des ranchs de chevaux dans le camp de la grande armée (aplēkton) à Malagina en Bithynie. Il portait généralement la dignité de patrikios et se classait au 51e rang de la hiérarchie impériale. Lors des processions impériales, ainsi que lors des campagnes, il escorte l’empereur avec le prōtostratōr et joue un rôle dans les réceptions des ambassadeurs étrangers.
Au XIIIe siècle, l’office d’inspiration latine des konostaulos semble avoir remplacé le komēs tou staulou, mais un autre titre, le komēs tōn basilikōn hippōn (κόμης τνν βασιλικῶνπππων, “comte des chevaux impériaux “) apparaît dans le traité du XIVe siècle sur les offices des pseudo-Kodinos. Mis à part apporter à l’empereur son cheval et le tenir pendant qu’il le montait, les fonctions de ce bureau sont inconnues. Il ne semble pas avoir occupé un rang dans la hiérarchie de la cour, mais sa proximité avec l’empereur a apparemment conduit à une certaine influence, comme dans le cas de Constantin Chadenos, qui est passé de ce poste à de hautes fonctions politiques sous l’empereur Michel VIII (r. 1259-1282).