Débat en classe

Dans sa forme idéale, le débat est un moyen éprouvé d’amener les étudiants à s’engager plus délibérément avec leurs lectures. Non seulement cela leur permet de voir plusieurs points de vue sur un problème, mais cela leur permet d’entendre ces points de vue comme habités par leurs pairs et les encourage à s’écouter plus attentivement avant de répondre.

Préparer les élèves à avoir le débat le plus significatif possible peut toutefois s’avérer difficile. De nombreux élèves peuvent venir en classe avec des idées préconçues sur ce que signifie “débattre”, dérivées soit du monde de haute intensité du débat parlementaire au lycée (qui peut privilégier la vitesse et la domination sur une écoute attentive, une générosité et une réflexion) ou de campagnes politiques (dans lesquelles les “débats” sont devenus quelque chose de plus proche de l’art de la performance que de la discussion intellectuelle). À moins que les instructeurs abordent ces idées préconçues de front et structurent les débats en classe avec ces idées préconçues possibles à l’esprit, ils risquent simplement d’encourager leurs élèves les plus pugilistiques, tout en décourageant exactement le type de dialogue réfléchi qu’ils recherchaient.

Au Centre Bok, nous avons eu le privilège de collaborer avec Jill Lepore, professeur d’histoire américaine de David Woods Kemper ’41, et Erika Bailey, responsable de la voix et de la parole à l’American Repertory Theater, pour développer des moyens permettant aux instructeurs d’aider leurs élèves à devenir plus compétents lors des débats en classe. Dans son cours de formation générale The Democracy Project, Prof. Lepore prend soin de former ses étudiants à un ensemble de “mouvements” rhétoriques communs et de modèles argumentatifs qui peuvent rendre le débat extemporané plus facile et plus fluide. En cultivant des habitudes de prise de parole et d’argumentation qui permettent aux étudiants d’articuler et de structurer plus consciemment — et non pas simplement de rendre compte — de leur processus de pensée, les instructeurs peuvent égaliser les règles du jeu entre les étudiants ayant différents degrés d’expertise dans le débat et garder l’accent sur la qualité de leurs idées.

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