Effets cognitifs des crises convulsives
Nous avons cherché à passer en revue des études prospectives et transversales récentes concernant les effets graduels et chroniques des crises (cumulatives) sur la cognition. Contrairement aux preuves croissantes de changements structurels dans le cerveau associés à des crises répétées, ses répercussions fonctionnelles restent floues. Les difficultés méthodologiques des études transversales et prospectives sont abordées. Il semble que toutes les études prospectives disponibles sur les enfants, sauf une, se limitent à des mesures de l’intelligence. La plupart des études n’ont révélé aucun effet indésirable significatif, bien qu’il semble y avoir un sous-groupe d’environ 10 à 25% des enfants présentant un déclin intellectuel cliniquement significatif. Les enfants présentant des épilepsies symptomatiques généralisées, des crises fréquentes, une consommation élevée de médicaments antiépileptiques et un début précoce d’épilepsie semblent à risque, bien que des facteurs psychosociaux puissent également jouer un rôle important. Cinq des six études prospectives sur des adultes rapportent des preuves d’un léger déclin de la cognition chez des patients ayant des antécédents (de longue date) d’épilepsie pharmacorésistante. L’effet néfaste sur les capacités cognitives, la mémoire en particulier, semble un peu plus robuste que celui sur les mesures de l’intelligence. Une association significative entre le déclin cognitif et les variables liées aux crises est rarement corroborée dans la recherche prospective et des études transversales montrent des résultats contradictoires. Prises ensemble, les données suggèrent une baisse légère mais mesurable de la performance intellectuelle chez les enfants et les adultes. Le déclin des capacités cognitives spécifiques chez les enfants est impossible à évaluer étant donné le très peu de données disponibles. Chez l’adulte, la mémoire semble être la fonction cognitive la plus vulnérable. En raison de nombreuses variables confusionnelles, l’effet des crises en soi est difficile à estimer, mais semble limité.