“Je ne savais pas s’il était vivant” : Un ancien enfant soldat a retrouvé sa famille au Soudan du Sud
Une famille, réunie
L’enfant de la piste d’atterrissage n’a passé qu’une nuit avec la famille d’accueil avant que ses proches ne soient retrouvés. Son oncle, qui a aidé à élever le garçon après la mort de son père des années plus tôt, vivait sur le site du PoC avec les quatre frères et sœurs du garçon.
Il apprit de son oncle que sa mère était morte quelques mois plus tôt, peu après l’accouchement. Sa tante, également dans le camp, allaitait et s’occupait du bébé.
” Je ne savais pas s’il était vivant “, dit l’oncle, submergé de joie. Il a expliqué que le garçon avait disparu trois ans plus tôt, après avoir quitté le site la nuit avec des amis pour se rendre dans la ville de Bentiu. La famille l’a cherché mais n’a trouvé aucune trace. Il avait été emmené par une unité militaire.
Le garçon timide savait enfin qu’il était en sécurité. David lui donna des vêtements de rechange et un sac d’école contenant des cahiers d’exercices et des crayons. Les intervenants continueraient de lui rendre régulièrement visite, ainsi qu’à sa famille, pour s’assurer qu’il bénéficie du soutien psychosocial et éducatif dont il a besoin.
Mais l’histoire complète de son passage dans l’armée et ses effets à plus long terme resteraient inconnus.
Depuis le début du conflit en 2013, l’UNICEF a aidé à libérer plus de 2 600 enfants des groupes armés et a soutenu leur réinsertion. Avec ses partenaires, l’UNICEF aide à retrouver et à réunir les enfants avec leur famille, fournit un soutien psychosocial, un accès à l’éducation, une formation professionnelle et des opportunités économiques aux enfants libérés. Dans les zones ciblées où le recrutement d’enfants est connu, l’UNICEF veille à ce que les communautés aient accès à de l’eau salubre tout au long de l’année afin de réduire les mouvements de population, car les migrations saisonnières influencent l’accès à l’éducation et contribuent souvent aux conflits intercommunautaires.
En 2018, plus de 800 enfants ont été libérés des groupes armés au Soudan du Sud, dont 210 qui ont été libérés à Pibor le 17 mai.
* nom retenu pour protéger l’identité