[Mort cardiaque subite et état d’ivresse aiguë – étude d’autopsie]
Introduction: La mort naturelle subite survient de manière inattendue chez des sujets apparemment en bonne santé, ou chez des personnes au cours d’une phase bénigne apparente au cours de la maladie. La cause la plus fréquente est la mort cardiaque subite, qui est parfois la première et la dernière manifestation de la maladie coronarienne. L’alcool influence directement l’excitation des myocytes et provoque donc des arythmies et éventuellement une mort cardiaque subite.
Objectif: Établir la fréquence de la mort cardiaque subite en cas d’intoxication alcoolique aiguë, déterminer la concentration d’alcool dans le sang au moment du décès et déterminer la fréquence et le niveau d’intoxication à l’éthanol chez les alcooliques chroniques, ainsi que les causes de la mort subite dans ces cas.
Méthode: Une autopsie rétrospective a été réalisée sur une période de trois ans. Nous avons analysé les cas de mort naturelle subite, en fonction de l’âge et du sexe, de la cause du décès et de la concentration d’alcool dans le sang (au moins 0,5 g /L). Nous avons considéré la personne comme un abuseur d’alcool chronique si un examen grossier des organes lors de l’autopsie montrait des changements typiques d’une consommation excessive et habituelle d’alcool.
Résultats : Notre échantillon était composé de 997 cas : 720 hommes et 277 femmes, âge moyen 62.0 +/- 15.2 années (min = 11; max = 98). Au total, 753 d’entre eux sont morts de mort cardiaque subite: beaucoup plus d’hommes (chi2 = 167,364; p = 0,000), nettement plus jeunes que les femmes (t = 6,203; p = 0,000). Nous avons déterminé une intoxication alcoolique aiguë chez 73 personnes concentration concentration moyenne d’alcool dans le sang 1.85 +/- 1.01 g/L (min = 0,55; max = 3.85), et 61 d’entre eux sont morts de maladies cardiovasculaires (chi2 = 236,781; df = 5; p = 0,000).
Conclusion : Dans notre échantillon observé, peu de personnes étaient intoxiquées à l’alcool (environ 7 %). Le plus souvent, il s’agissait de toxicomanes chroniques décédés des suites d’une exacerbation d’une maladie cardiaque chronique, légèrement ou modérément intoxiqués – le plus jeune, l’ivrogne.