Pourquoi y avait-il une course pour séquencer le génome humain?

En 1998, Craig Venter, fondateur de l’Institute for Genomic Research dans le Maryland, aux États-Unis, a annoncé qu’il avait formé une nouvelle société privée (qui deviendra plus tard Celera Genomics) pour se charger du séquençage du génome humain. Cela, sans surprise, a déclenché une rivalité avec l’équipe qui dirige le Projet sur le génome humain et une course pour être le premier à séquencer le génome humain.

Craig Venter avait pour objectif de séquencer et d’assembler l’ensemble du génome humain d’ici 2001 et de ne mettre l’information à la disposition des clients payants que.

Craig a estimé que le Projet sur le génome humain prenait trop de temps, s’avérait trop coûteux et qu’il s’enlisait par des discussions non essentielles, comme qui allait en prendre le crédit. En formant sa propre équipe de séquençage du génome humain, il souhaitait effectuer le séquençage le plus rapidement possible, en utilisant des méthodes plus rapides, mais peut-être moins précises, pour accélérer la recherche de remèdes contre les maladies. Craig Venter avait pour objectif de séquencer et d’assembler l’ensemble du génome humain d’ici 2001 et de ne mettre l’information à la disposition des clients payants que. Il a également prévu de déposer des brevets préliminaires sur plus de 6 000 gènes et des brevets complets sur quelques centaines de gènes avant de libérer leur séquence. Craig Venter a estimé que donner gratuitement la séquence d’ADN n’était pas approprié et qu’en brevetant ces gènes, il veillait à ce qu’un certain contrôle demeure sur qui pourrait avoir accès à l’information.

Cette décision s’opposait complètement à la philosophie de l’Accord des Bermudes du Projet sur le génome humain. L’accord, qui a été établi en 1996, a été conclu pour garantir que toutes les informations du projet puissent être mises gratuitement à la disposition de tous dans les 24 heures.

Par coïncidence cependant, le Wellcome Trust envisageait une demande du Centre Sanger pour accélérer le séquençage du génome lorsque les nouvelles de Celera Genomics ont éclaté. Quelques jours après le lancement de la société de Craig Venter, la Fiducie a annoncé qu’elle augmentait son financement au Centre Sanger pour accélérer les progrès de leur contribution à la séquence du génome humain, portant son objectif d’un sixième à un tiers de l’ensemble du génome humain. La course était lancée !

Le conflit entre le public et le privé a atteint un sommet en 2000 lorsqu’ils ont subi des pressions de la Maison Blanche pour régler leurs différends.

Le conflit entre le public et le privé a atteint un sommet en 2000 lorsque les dirigeants du Projet Génome humain ont subi des pressions de la Maison Blanche pour régler leurs différends avec Craig Venter. Mais, avec une élection présidentielle imminente, l’élan politique en faveur d’une sorte de fin heureuse est devenu irrésistible.

Le résultat a été l’annonce conjointe, le 26 juin 2000, que les deux parties avaient achevé leur propre projet de travail sur la séquence du génome humain. Le président américain Bill Clinton et le Premier ministre britannique Tony Blair ont tous deux donné leur sceau d’approbation en participant à des conférences de presse de chaque côté de l’Atlantique. Puis, enfin, il a été déclaré que la course était terminée, que les deux parties avaient gagné et que les hostilités étaient résolues, ce qui a permis une collaboration de travail beaucoup plus productive entre les deux organisations. Peu de temps après, Clinton et Blair ont publié une déclaration commune approuvant la publication de données génomiques.

En 2000, Celera et le Human Genome Project ont pu publier leurs ébauches de séquences du génome humain. Cependant, en janvier 2002, Venter a démissionné de son poste de président de Celera Genomics alors qu’ils se dirigeaient davantage vers le domaine pharmaceutique. Pendant ce temps, le Projet sur le génome humain a poursuivi ses travaux, aboutissant à la publication de leur séquence étalon-or en 2003.

Certaines personnes pensent que c’est à cause de la concurrence de Celera Genomics que l’effort public pour séquencer le génome humain s’est accéléré. Cependant, beaucoup ne sont pas d’accord, pensant que le projet sur le génome humain a toujours eu le dynamisme et le dévouement nécessaires pour terminer plus tôt que prévu et en deçà du budget.

Dernière mise à jour de cette page le 13/06/2016

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